Kanndis

Lavoir du jardin d'Émile mis à jour sous la végétation en 2021


 

Les lavoirs " kanndis" d'autrefois

Lavoir de Kerivoal Keromnes. 

Autrefois, le lin et le chanvre étaient cultivés dans la région de Morlaix. Une industrie toilière se structura progressivement dès le XVe siècle. Le Nord Finistère se dota d’un réseau de Kanndi (maisons à blanchir le lin) Dans le Léon, au nord du Finistère, le lin était blanchi en écheveaux de fil, alors que partout en Bretagne et ailleurs, on blanchissait la toile. Cette particularité s’est traduite par la construction d’édifices spécifiques : les « maisons buandières » ou « kanndi » en breton (de kanna, blanchir, et ti, maison). Ces buanderies ont été édifiées dans la campagne par les paysans qui s’affairaient aux diverses étapes nécessaires pour passer de la graine de lin à la toile. Leur propriété était souvent commune à plusieurs familles. Leur implantation est proche d’un ruisseau ou d’une source.

Fontaine de Coatluzec.

Une fontaine de hameau aujourd’hui au service de la ferme voisine. Le lavoir voisin est à peine visible sous la végétation.

Sur la route du lin …

Le temps est déjà loin où toute la campagne du Haut Léon, surtout “ la montagne ” résonnait du bruit des métiers à tisser les toiles de lin, les fameuses “ Crées du Léon ”, mondialement connues aux 16ème, 17ème, et 18ème siècles.
Seules les pierres nous parlent encore de ces anciens temps qui furent pour nos ancêtres une période de grande prospérité :
Pierres en ruine des anciennes buanderies, pierres de taille des maisons de “ fabricants ” toiliers, pierres prestigieuses des calvaires, ossuaires et églises des enclos paroissiaux.
Fiers de leur savoir et de leur réussite, les paysans tisserands, nombreux dans une région riche en cours d’eau et en sources, bâtissent des maisons qui étonnent par leur qualité, par une certaine magnificence et les noms gravés. A voir, entre autres dans les villages de Kervern, le Barric, et Trévalan.
Chaque village de la zone toilière avait sa buanderie (Kann di), dans laquelle se blanchissaient les fils de lin. Actuellement en ruine pour la plupart, ces anciennes constructions font l’objet de travaux de remise en état (sites de Traon-Kéromnès et de Kerioual).